Le grand labbe, super prédateur des contrées nordiques

Pourquoi parler de cet oiseau pas très joli, massif, marron, l'oeil peu visible ? Les autres labbes sont plus gracieux, très élancés avec un plumage élégant.

Alors pourquoi en parler ? Eh bien, parce que c'est le maître incontesté des falaises et des landes maritimes nordiques. Même les goélands le craignent, bien qu'il soit à peu près du même gabarit. Seul le Pygargue, un énorme aigle pêcheur, peut lui disputer la suprématie des airs.

Dans les pays du Nord, en Ecosse et Scandinavie, les labbes s'installent à côté des colonies d'oiseaux de mer. Ils se nourrissent en volant la nourriture des autres oiseaux, mouettes, sternes, pingouins... : ils les attaquent en vol et les poursuivent jusqu'à ce qu'ils régurgitent le poisson qu'ils viennent d'attraper.

Le grand labbe peut aussi attaquer les jeunes des colonies d'oiseaux de mer et achever des oiseaux malades.

Les grands labbes survolent souvent leurs landes et tourbières, seuls ou en petits groupes, en criant à qui mieux mieux. On voit que ce sont les propriétaires des lieux, ils ne craignent personne.

Les autres labbes, ceux qui sont restés au sol, leur répondent. Ils le font parfois vigoureusement, en battant des ailes :

La végétation de ces landes ressemble à celle de nos montagnes. Le meilleur moment pour y aller, c'est le printemps. De plus, les linaigrettes sont en fleurs.

Leur nom anglais est skua. C'est en référence à leur maîtrise aérienne que des avions de chasse anglais ont été appelés Skua au début de la 2ème guerre mondiale.

Ils vivent en colonies lâches, de quelques couples à plus d'une dizaine selon les endroits. Ils se retrouvent souvent en bande sur les lacs d'eau douce, peut-être pour se laver de l'eau salée. Cela permet aussi d'assurer la cohésion du groupe.

Chaque couple a son territoire, il le défendra contre les autres labbes quand il y aura des jeunes vulnérables. Il n'y a pas de différences de plumage entre le mâle et la femelle. En revanche, certains individus sont plus sombres.

C'est un oiseau assez rare. On ne le trouve que ponctuellement, dans le nord de l'Ecosse, en Islande et le nord de la Norvège. L'endroit le plus accessible est l'île de Handa en Ecosse.

Quand la tempête ne se déchaîne pas, son domaine est magnifique :